1955-11-14, Denis de Rougemont à Henry Corbin

Ta lettre reçue ce matin me réjouit grandement ! Sophiologie iranienne, Docétisme, Béatrice, tout ce qui t’intéressera (et ne te demandera pas trop de travail, pas de recherches spéciales) sera bon et même excellent. Je me réjouis déjà de te lire.

Date extrême (selon téléphone de Sipriot cet après-midi) : le 10 décembre, à La Table ronde, c/o Plon, 8 rue Garancière, Paris VI^e. (Pour les autres, on a dit le 7 décembre, mais ils sont plus près !) Nelli a accepté « avec enthousiasme » et donnera des pages de sa thèse en train (sur la Fin de l’amour provençal, vers 1280-1300). Eliade idem écrira sur l’Érotique mystique dans le Tantrisme. Je n’attends plus qu’une réponse de Roland Manuel. Le numéro doit sortir au début de janvier, en même temps que ma nouvelle version, dont j’ai presque fini de corriger les épreuves.

Nous verrons avec Sipriot au début de décembre qui peut parler dans sa revue de ton tome VI et de la série en général.

Pour Preuves, quand tu voudras, on t’attend de pied ferme.

[p. 2] Transmis à Jean-Paul ce qui le concernait. J’ignorais qu’il t’eût écrit. Il est d’ailleurs d’accord avec tes remarques et conseils. Moi aussi. On en reparlera.

Non, je n’ai pas reçu ton Eranos 54, tu me le donneras dès ton retour j’espère ?

Nanik commence à se lever et à sortir un peu. Peut-être pourra-t-elle m’accompagner à Paris au début de décembre — je ne sais. En tout cas, on se verra en janvier.

On vous envie votre soleil et votre air pur et mystique : ici, ce n’est que « misty », sombre et désolé, — à l’extérieur seulement, je m’empresse de le dire !