Journal n°168 - du 12 déc. 2019 au 13 fév. 2020

Les étudiants pourront obtenir des crédits en suivant des cours en ligne

image-5.jpg

Signe de l’importance croissante de l’enseignement en ligne, les recteurs de six hautes écoles membres de la Ligue européenne des universités de recherche (LERU) ont signé le 15 novembre un protocole d’accord afin de permettre à leurs étudiants d’obtenir des crédits ECTS en suivant des cours (MOOCs ou SPOCs - Small Private Online Courses) délivrés sur internet par l’une ou l’autre des institutions. Les universités de Genève, d’Utrecht, de Paris Sorbonne, de LMU Munich, d’Amsterdam et de Leiden voient ainsi leurs programmes d’études enrichis.

Cette initiative fait écho à celle de l’Union européenne (UE) qui a décidé en mai dernier de lancer un projet pilote de réseaux universitaires ouvrant la voie à des diplômes combinant des études dans différents établissements européens. La Suisse étant exclue des programmes de mobilité de l’UE, le protocole d’accord de la LERU représente une opportunité pour l’Université de Genève de se raccrocher au wagon européen. L’Université de Zurich, également membre de la LERU, pourrait faire de même dans un avenir proche.

Pas question de miser exclusivement sur l’enseignement à distance

«Je suis convaincu que nous nous dirigeons vers des parcours d’études de plus en plus flexibles et diversifiés, estime Yves Flückiger, recteur de l’UNIGE. La possibilité de suivre un cours crédité dans une université d’un autre pays est forcément enrichissante, même par le biais d’un ordinateur, parce que l’approche scientifique n’est jamais tout à fait la même, surtout dans le domaine des sciences humaines et sociales. Par ailleurs, les modèles d’enseignement évoluent et se diversifient. Les cours dans de grands auditoires ne vont pas disparaître, mais ils seront de plus en plus souvent combinés à des formes d’ateliers-séminaires durant lesquels les étudiants travailleront en groupe sur des problématiques concrètes, que ce soit en ligne ou en présentiel.»

Pas question en effet de miser exclusivement sur l’enseignement à distance, souligne le recteur: «Il convient d’éviter de tomber dans un stéréotype où tout le monde proposerait des cours similaires en ligne qui priveraient les étudiants des interactions si enrichissantes que leur offrent les cours en présentiel.»

Faut-il voir pour autant dans cette initiative un substitut et par conséquent un frein à la mobilité? Pas nécessairement, estime Yves Flückiger: le fait de suivre un cours donné dans une autre université peut au contraire, selon lui, provoquer l’envie chez un étudiant d’y effectuer un séjour de mobilité.

Reste à savoir comment ces intentions vont se traduire concrètement dans les plans d’études. «Tout dépend maintenant des facultés, car ce sont elles qui devront définir le nombre de crédits alloués à ces cours à distance, précise le recteur. Il y a un travail d’adaptation à faire car les intitulés et formats ne correspondent pas toujours aux cours à l’UNIGE. Nous attendons donc un effort de la part des facultés pour effectuer ces ajustements.» —