Journal n°160

Une série d’objets scientifiques insolites exposés au Campus Biotech

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En 2100, les collections du Musée d’histoire des sciences auront certainement bien changé. Quels objets, témoins de la construction du savoir scientifique en général ou de percées scientifiques marquantes, seront alors exposés au public?

Artisans de la science de demain, les chercheurs du Campus Biotech ont été sollicités pour présenter, dans une vitrine située dans le hall du bâtiment, des objets scientifiques mystérieux qu’ils utilisent au quotidien pour leurs travaux. Huit objets ont ainsi été présentés, mois après mois à l’ensemble des collaborateurs et aux visiteurs, chargés d’en deviner l’usage. L’ensemble sera présenté lors d’une exposition temporaire au Musée d’histoire des sciences, à voir en juillet et en août prochains.

 

Le frisbee

Le dispositif présenté est un implant conçu pour être placé directement au contact de la rétine de patients devenus aveugles suite à une dégénérescence maculaire due au vieillissement. Cette prothèse, de plus de 10 000 pixels, couvre un champ visuel de 45 degrés. Chaque pixel agit comme une cellule photovoltaïque microscopique qui convertit l’information visuelle en signaux électriques. Ceux-ci sont ensuite interprétés par les neurones de la rétine. Le résultat est une vision artificielle, représentant les objets avec des points brillants. Pour un placement sûr et efficace de l’implant dans l’œil, les matériaux choisis sont souples et extensibles. Ils sont fabriqués pour épouser la courbure rétinienne, puis pliés et injectés dans l’œil.

La palette

Cet objet est fixé sur la tête des participants aux études menées en neurosciences fondamentales. Il s’agit d’un support qui permet de maintenir en place les optodes, des émetteurs ou des récepteurs de lumière. Ceux-ci peuvent ainsi être positionnés à différentes distances les uns des autres. Le tout permet d’effectuer des mesures de spectroscopie dans le proche infrarouge (Near Infrared Spectroscopy ou NIRS). Cette technique utilise la lumière infrarouge pour mesurer la concentration d’hémoglobine oxygénée et désoxygénée dans le flux sanguin. La lumière se propage de l’émetteur au récepteur en suivant un arc en forme de banane au travers des couches superficielles du cerveau, ce qui permet de connaître les concentrations d’hémoglobine à différentes profondeurs du cerveau en temps réel.  

Le collier tribal

Environ 30 millions de personnes dans le monde vivent avec une paralysie sévère. En plus de voir leur qualité de vie dramatiquement réduite, ces personnes et leur famille portent un lourd fardeau économique, entre les coûts des soins auxiliaires et la perte de salaire. Afin d’améliorer leurs capacités à communiquer et à vivre de manière indépendante, il est essentiel pour elles de pouvoir accéder à des technologies mains libres leur permettant d’interagir de manière autonome, depuis n’importe quel endroit et à tout moment, avec différents appareils (téléphones, ordinateurs, fauteuils roulants électriques, bras robotiques d’assistance, domotiques). Les systèmes commerciaux actuels sont coûteux, encombrants et manquent de portabilité, forçant les utilisateurs à jongler avec différentes solutions. De plus, ils ne s’adaptent pas aux capacités motrices changeantes de leurs utilisateurs et sont, dès lors, souvent abandonnés. L’objet présenté est un cordon en caoutchouc, conducteur et extensible, utilisé comme capteur facial portatif. Il permet de traduire les mouvements volontaires du visage – les torsions de la langue contre la joue – en «clics» de souris d’ordinateur.