Journal n°165 du 24 oct. au 7 nov. 2019

Manifeste pour des universités plus inclusives

Thème fédérateur du dernier Dies academicus de l’UNIGE, la diversité est également inscrite parmi les préoccupations de la Ligue européenne des universités de recherche (LERU), qui vient de publier un guide de bonnes pratiques à ce sujet. L’UNIGE étant membre de la LERU, deux chercheurs de l’institution ont contribué à la rédaction de ce document, le professeur Frédéric Darbellay (Faculté de psychologie et des sciences de l’éducation) et Didier Wernli (Institut d’études globales).

Les universités aiment croire que leur système d’évaluation et de sélection est fondé sur le seul critère du mérite intellectuel. Si c’était vraiment le cas, argumentent les auteurs, le fait que les femmes soient encore sous-représentées dans les postes professoraux ne pourrait s’expliquer que par leur manque intrinsèque de talent ou de capacité de travail: preuve par l’absurde que l’accès aux postes les plus prestigieux reste émaillé de nombreux biais. Le même argument peut s’appliquer aux autres «minorités».

Lorsqu’elles sont conscientes du problème, les hautes écoles mettent certes en place des mesures pour renforcer l’égalité des chances mais leur impact reste le plus souvent limité.

Les biais liés au genre ou aux minorités ont un impact sur le choix des problématiques abordées, sur les méthodologies et les processus

Pour être plus efficaces, ces mesures devraient, selon les auteurs, s’adresser à l’ensemble des groupes concernés: les femmes comme les minorités culturelles, les personnes LGBT+ comme celles souffrant de handicap. Elles devraient par ailleurs viser aussi bien les collaborateurs et collaboratrices que les étudiantes et étudiants. Il importe également que la question de la diversité, de l’inclusion et de l’égalité soit intégrée aux programmes d’enseignement et de recherche, en tenant compte, par exemple, du fait que les biais liés au genre ou aux minorités ont un impact sur le choix des problématiques abordées, sur les méthodologies et les processus. Enfin, pour être réellement efficace, une politique allant dans ce sens devrait être édictée par les directions des hautes écoles.

En mettant l’accent sur le bien-être des membres de la communauté universitaire, ce type de mesures aurait un impact positif sur leurs performances, ainsi que l’ont montré de nombreux travaux de recherche ces dernières années. —


www.leru.org/publications/equality-diversity-and-inclusion-at-universities