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27 août 2020 - AC

 

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La mode version covid


Beaucoup ont remis en question leur façon d’acheter des vêtements durant le semi-confinement. Interrogée à ce sujet par le magazine Femina, la spécialiste des questions de mode et de développement durable Katia Vladimirova (Département de sociologie) observait ceci: «Le semi-confinement nous a permis de reconsidérer ce dont nous avions besoin. Le mouvement était déjà en marche, mais nos récentes recherches démontrent qu’il a pris davantage d’ampleur avec la crise du covid. Cela s’inscrit dans une mouvance minimaliste, slow fashion, voire zéro déchet.» Pour la chercheuse, le futur de la mode s’oriente vers des tenues plus durables qui s’affranchissent des nouvelles collections et des saisons. «Les gens se tourneront de plus en plus vers des vêtements de meilleure qualité qu’ils paient plus cher, mais qu’ils porteront bien plus longtemps, prédit la spécialiste. Ils favoriseront les pièces qui se combinent les unes avec les autres.» Pour Katia Vladimirova, la transition vers une mode durable aura des répercussions sociales importantes: «Grâce à la mode jetable, les classes populaires ont pu s’acheter des vêtements magnifiques. Lorsque l’on sait l’importance que revêt le fait de se présenter à un entretien d’embauche avec un costume ou un tailleur, cela ne peut pas être considéré à la légère.» La crise a également permis un regain d’intérêt pour les créations made in Switzerland, mais pour consommer davantage local, un soutien des politiques demeure essentiel selon Katia Vladimirova: «Les choses bougent malheureusement très lentement dans ce domaine. L’un des leviers les plus simples à actionner serait de créer de meilleures conditions de travail pour les créateurs et créatrices locales et pour les ateliers de couture et de réparation. Pour l’heure, leurs prix ne sont pas compétitifs: s'il faut débourser 30 francs pour faire recoudre l’ourlet de sa chemise, il paraît en effet préférable d'en racheter une nouvelle.»

 

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