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1970-11-24, Max Dominicé à Nanik de Rougemont

Chère amie,

Si je me permets de vous importuner en vous envoyant à vous personnellement le texte ci-inclusa — ce que je vous prie de bien vouloir me pardonner — c’est que j’ai le vif désir qu’il me soit retourné rapidement, c’est-à-dire dans quelques jours. Merci d’avance.

Mais, bien entendu, je serais très heureux (c’est le but de l’exercice) que vous le fassiez/fissiez examiner par Denis, votre « Grand Homme » (j’ai beaucoup apprécié votre interview dans La Suisse), lequel daignera, je l’espère, me donner son avis.

Le texte que je vous envoie a été conçu comme un article de journal. Mais, [p. 2] tout bien réfléchi, je ne compte pas le publier, car, en somme, l’« événement » dont je parle est moins « hénaurme » qu’il n’y paraît. En effet, comme je le prouve clairement, il n’y avait pas d’autre possibilité, pour le gouvernement français, que d’organiser une messe à Notre-Dame, dans les conditions que j’indique. Le changement de l’heure ne signifie pas que le gouvernement de la République ait délibérément décidé d’organiser une cérémonie « nationale » à Notre-Dame, sous la forme d’une messe.

Mais qu’en pense Denis ?

… Je profite de l’occasion pour lui envoyer l’article de J.-S. Eggly qui parle de notre neutralité, et qui me paraît bien équilibré.

En me réjouissant de vous revoir, je vous dis, ainsi qu’à Denis, ma fidèle amitié.
Max Dominicé