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1938-01, Jean Paulhan à Denis de Rougemont

Mon cher ami,

Je vous donnerai sûrement le Pouvoir des mots. Mais quand ? Je n’en sais rien encore. (Il me faut reprendre deux ou trois points.)

La Folle vertu me préoccupe, et m’attache. Peut-être aurais-je voulu qu’il y eût une « suite » plus précise à certaines réflexions de la première partie. (Mais il est certain que le roman n’existe qu’au prix d’une distraction.)

La 3e partie n’est-elle pas un peu gratuite, un peu immotivée ? (Je m’assure que tel est aussi votre sentiment, si vous l’étayez de deux épigraphes [p. 2] — dont je n’aime pas beaucoup le ton sensationnel. Et après tout, à ce moment-là, vous nous en avez plus dit que ne font C. ou B. C.) Ou simplement : un peu « légère » ?

Mais c’est une très belle œuvre, à laquelle je n’ai pas fini de songer.
Votre ami.
Jean P.