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1939-08-11, Denis de Rougemont à Jean Paulhan

Cher ami,

Je suis bien embarrassé par votre lettre. Je n’ai pas d’air du mois, à moins qu’il ne m’en soit soufflé un d’ici quelques jours. Je ne me sens pas du tout capable d’écrire sur Du Bos, n’ayant pas un seul de ses livres ici, — et puis, je suis trop hésitant, trop plein de réserves de toute espèce… Je suis certain que Schlumberger écrirait cela très bien. Ou Massignon. Bref, il faut un catholique, ou un ami plus intime que moi.

Enfin, je ne crois pas que ma chronique puisse figurer dans un Hommage à Gide. Ou alors il faudrait la modifier considérablement. Je préférerais de beaucoup qu’elle passe en septembre, quitte à la compléter en novembre par deux pages d’un ton très différent.

Désolé de n’avoir pu vous répondre plus vite : mais votre lettre du 7 ne m’est parvenue qu’hier soir 10, je ne sais pourquoi. Je crains de vous mettre à votre tour dans l’embarras…

Bien amicalement à vous.
D. de Rougemont