
« Sexualités et genre en prison : approches comparatives et interdisciplinaires »
Initié en avril 2021 pour une période de trois ans, ce projet de recherche a pour ambition d’appréhender l’impact de l’incarcération sur les sexualités, les représentations de genre, ainsi que sur les droits des minorités de genre en Suisse et en France. De nature trans- et interdisciplinaire, ce projet se situe à l’intersection du droit, des études de genre, de la criminologie et de la sociologie.
Il s’articule autour de deux études :
- La première étude, inscrite principalement dans le champ de la sociologie carcérale, des études genre et du droit pénitentiaire, vise à examiner la manière dont la prison, univers presque entièrement non-mixte, façonne non seulement les représentations des masculinités et des féminités, mais également les discours et les pratiques concernant la sexualité des personnes détenues.
- La seconde étude porte sur la séparation des sexes en prison à la lumière des droits des personnes trans. Cette recherche de droit comparé évalue les différentes modalités d’incarcération et d’affectation des personnes transgenres, queers et non-binaires dans les prisons suisses et françaises. Elle interroge plus largement la compatibilité entre la bicatégorisation des sexes consacrée par le droit pénitentiaire et le respect des droits humains des personnes trans.
Ancré dans les réalités pénitentiaires suisses et françaises, ce projet s’avère inédit pour plusieurs raisons. D’une part, il cherche à combler une importante lacune, puisque la question du genre et des sexualités en prison demeure jusqu’à aujourd’hui avant tout l’apanage du monde anglo-saxon. D’autre part, il vise à repenser les termes d’une problématique qui est encore majoritairement réglée dans une optique binaire et hétéronormée, voire sécuritaire et disciplinaire, lorsqu’elle n’est pas complètement ignorée par les autorités.
Si ce projet a pour principal objectif de développer de nouveaux éclairages et savoirs scientifiques, il n’en est pas moins orienté vers des applications pratiques. A long terme, il a pour vocation d’être pérennisé par la création d’enseignements thématiques mais également par le transfert de ces savoirs vers la cité dans le dessein de confronter le fruit de ces recherches avec les pratiques carcérales existantes, afin d’induire des changements durables. La dimension pratique du projet bénéficiera des travaux menés dans le cadre de la Law Clinic sur les droits des personnes vulnérables de l’UNIGE, co-dirigée par la Prof. Maya Hertig Randall, ainsi que dans les enseignements cliniques en matière de droit pénal du Prof. Damien Scalia à l’ULB et de la Prof. Djemila Carron, ancienne co-responsable de la Law Clinic de l’UNIGE, actuellement professeure en approches cliniques et expérientielles du droit à l’UQAM.

Sexualités et genre en prison : approches comparatives et interdisciplinaires
Jean-Sébastien BLANC
Quentin MARKARIAN
Présentation
Dans le cadre de la manifestation scientifique Les recherches sur les sexualités à l'UNIGE - 7 septembre 2022
LE SEXUEL DANS LE DOMAINE PÉNAL - Discussion
Stéphanie PEREZ RODRIGO
Jean-Sébastien BLANC
Quentin MARKARIAN
Dans le cadre de la manifestation scientifique Les recherches sur les sexualités à l'UNIGE - 7 septembre 2022

Identités contrariées et sexualités contraintes dans
l’univers carcéral
Jean-Sébastien Blanc, collaborateur scientifique et chargé de cours au Centre suisse de compétences en matière d’exécution des sanctions pénales.

