L’organe bulbo-clitoridien, ou clitoris, reste peu étudié dans le domaine des sciences biomédicales. Le manque de connaissances et de données concernant son architecture fonctionnelle a des conséquences négatives sur la santé et le bien-être des filles, femmes et personnes avec un clitoris de manière globale. Les mythes et méconnaissances contribuent au maintien de pratiques néfastes, telles que les mutilations génitales féminines (MGF). Des connaissances précises sur l’anatomie du clitoris sont nécessaires dans le contexte médical, que ce soit dans le cadre de traitement de l’incontinence urinaire, de kystes, dans le cadre de chirurgies de réassignation sexuelle ou d’affirmation de genre, dans le cadre de chirurgies dites « reconstructives » après des MGF et dans les pratiques en sexologie. Des connaissances sur le clitoris dans la population générale ont aussi une importance en termes d’accès au plaisir, et donc de santé sexuelle.
Cette recherche a pour projet de décrire l’anatomie fonctionnelle détaillée du clitoris, son innervation, son architecture vasculaire et les caractéristiques de ses tissus musculaires lisses, avec un intérêt particulier pour les parties les moins étudiées du clitoris ou faisant l’objet de controverses scientifiques, telles que le gland, la pseudo commissure, la pars intermedia, la partie spongieuse résiduelle infra-corporelle, ou encore le corps spongieux de l’urètre.
L’approche inter- et multi-disciplinaire de cette étude portera sur des tissus cadavériques et combinera de l’imagerie médicale IRM, des dissections anatomiques, de l’immunohistologie 2D haute-résolution et une analyse immunohistologique 3D de l’organe complet. Cette combinaison d’approches permettra d’articuler d’une part, une précision cellulaire et d’autre part, une vision et une compréhension macroscopique de l’organe, au repos mais aussi en tumescence.
Ce projet vise à produire un atlas multimodal de l’architecture fonctionnelle du clitoris, qui pourra servir de référence dans des contextes cliniques, chirurgicaux et pédagogiques. Les données serviront à produire du matériel pédagogique, tels que des modèles 3D et de nouvelles planches anatomiques. Il combine des expertises scientifiques en biologie, gynécologie, imagerie médicale, anatomie, histologie, pathologie, et pédagogie, dans une perspective de genre, pour promouvoir la santé sexuelle et l’égalité de genre de manière holistique et inclusive.