Addictions et Covid
Mise à jour: 17 décembre 2020
Prise en charge des patients sous traitement agoniste opioide (traitement de substitution)
La Société Suisse de Médecine de l’Addiction (SSMA) nous rappelle qu’une majorité des personnes sous traitement agoniste opioïde (TAO « traitement de substitution») appartient au groupe à haut risque en cas d’infection au Covid-19 du fait de la polymorbidité et de l’âge. De ce fait, ces personnes doivent être sensibilisées et bénéficier d’une protection spécifique.
Il faut informer ces patients, les encourager à respecter les mesures de protection usuelles pour le privé et le professionnel.
Les personnes dont le test est positif doivent être accompagnées de manière intensive dans leur période d’isolement volontaire, avec des contacts téléphoniques réguliers et un suivi des symptômes, dont prise de la température corporelle. Ces personnes doivent être sensibilisées à l’importance des mesures de protection des tiers.
Penser à munir les personnes soignées de certificats attestant du traitement.
Pour respecter le confinement, les intervalles de remises doivent être maximisés, en tenant compte des contre-indications individuelles (par exemple : troubles mentaux ou somatiques en voie de décompensation) et des directives cantonales en matière de TAO.
Un TAO stabilisé avec prescription de méthadone, L-méthadone, buprénorphine et morphine à libération prolongée devrait pouvoir être remis à l’emporter jusqu'à 30 jours.
Pour les personnes non stabilisées et à risque pour elles-mêmes ou pour les tiers, en cas de remise à l’emporter, il y a lieu d’impliquer la pharmacie la plus proche du domicile.
Pour les traitements avec prescription de diacétylmorphine, l’OFSP a adressé une circulaire (13.03.2020) permettant notamment l’emport du traitement jusqu’à une semaine.
Dans la mesure du possible, les entretiens de suivis doivent être réalisés par téléphone ou visio-conférence.
Pour les mesures de confinement au domicile, le médicament peut être livré par coursier (ce qui est également prévu par la circulaire de l’OFSP précitée). Si nécessaire, mettre en place des services de soins et visites médicales à domicile.