Nouvelles culturelles européennes (août-septembre 1956)a b
Innombrables sont les agences qui fournissent à la presse des nouvelles sur les crimes (politiques et privés), sur les déplacements des hommes d’État, sur les projets secrets des dictateurs, et sur les catastrophes naturelles ou provoquées par les passions humaines. Beaucoup plus rares sont les sources de nouvelles sur les grandes découvertes, les efforts pour améliorer le sort des hommes, les [p. 24] exemples d’initiatives couronnées de succès dans l’ordre intellectuel, social et moral. Et qui se préoccupe d’informer les Européens sur les problèmes vitaux de leur avenir immédiat, sur les résultats des recherches qui manifestent le génie occidental, et sur les raisons d’espérer que nous donnent chaque jour tant de savants, d’artistes, d’éducateurs, d’entreprises collectives et de créations individuelles ?
Dès l’automne 1956, le CEC publiera chaque mois un bulletin destiné à la presse et qui s’efforcera de combler cette lacune.
Trois éditions différentes, en français, anglais, allemand. Distribution gratuite et droit de reproduction libre. Dans chaque numéro, 3 à 5 articles brefs (de 400 à 600 mots) et une série de nouvelles en quelques lignes.
Sujets traités : découvertes et inventions ; créations littéraires, musicales et artistiques de portée européenne ; résultats obtenus par des œuvres éducatives ; progrès sociaux, industriels, techniques, médicaux ; publications d’encyclopédies et d’ouvrages historiques ou pédagogiques marquants ; activités du CEC, de la Fondation, des instituts européens ; développement des relations entre l’Europe et l’URSS, les USA, l’Asie ; statistiques et documents pittoresques sur les conditions de vie en Europe ; état de nos forces et sens de notre évolution.
Un des reproches les plus fréquents que l’on adresse amicalement au Centre, c’est de ne pas faire suffisamment connaître ses réalisations. Ce bulletin de presse voudrait y remédier. Mais les résultats obtenus par le CEC ne pourront être appréciés à leur juste valeur relative que si l’on connaît mieux l’état des problèmes dans notre civilisation, et l’ensemble des efforts qui se poursuivent dans le même sens. Les informations sur les autres institutions européennes tiendront donc autant de place, ou davantage, que les nouvelles du CEC lui-même.
Un groupe de correspondants (par pays et par spécialité) nourrira d’informations ce bulletin mensuel. Un groupe d’experts vérifiera l’exactitude de chaque information.
Au seuil d’une ère où l’importance des loisirs est destinée à surpasser progressivement celle du travail (grâce aux développements de la technique, et en particulier de l’automation), les nouvelles culturelles, au sens large, vont se révéler aussi sérieuses et passionnantes que ne le furent jusqu’ici les nouvelles purement politiques. Le CEC se devait d’anticiper sur cette évolution inévitable, déjà sensible aux USA, mais qui doit être orientée dès le début dans un sens positif et créateur.