Promesses du Marché commun [Avant-propos] (décembre 1957)a
C’est au début de 1958 que doit entrer en vigueur le traité instituant une Communauté économique européenne, couramment désignée sous le nom de Marché commun des Six. L’étude que nous présentons aujourd’hui vient donc très exactement à son heure. Elle succède à un court précis du Marché commun et de l’Euratom (par questions et réponses) que le CEC a fait paraître en novembre 1957. Cet opuscule se bornait à une description succincte du contenu des traités et des étapes qu’ils prévoient dans la marche vers l’union.
L’étude de M. Raymond Racine veut au contraire dégager les implications générales du Marché commun dans la vie économique de nos pays, ainsi que les répercussions possibles du traité sur les institutions, les formes de gouvernement et les relations de l’Europe nouvelle avec le monde. Scrupuleusement critique et objectif, indemne de toute arrière-pensée de propagande, cet essai vise à situer l’aventure qu’est encore le Marché commun, dans la perspective générale d’une politique de civilisation — souci majeur du Centre européen de la culture.
M. Raymond Racine a dirigé les débats du séminaire d’économistes convoqué par le CEC en 1955 et 1956, et dont le recueil des travaux doit paraître prochainement en librairie. Il s’est librement inspiré des débats et des conclusions de cet important groupe d’études, qui proposait de répondre à la question suivante : « Que se passerait-il si les frontières économiques étaient supprimées dans toute l’Europe ? »
À mi-chemin entre le cours précis d’information et le recueil d’études scientifiques, ce numéro spécial du Bulletin du CEC représente une première tentative de réponse réfléchie aux questions que se pose désormais le grand public européen, subitement confronté avec des inquiétudes et des espoirs d’un genre nouveau.