1981-10-13, Alexandre Marc à Denis de Rougemont
Le 13 octobre 1981
Le coup de la prostate mis à part (si j’ose dire) ta lettre des 5 et 6 courant m’a rempli d’enthousiasme. Et oui, il faut faire ce livre vengeur et il faut le faire vite : je suis sûr qu’il fera beaucoup plus pour la diffusion des idées personnalistes-fédéralistes-socialistes-libertaires que bien des ouvrages savants.
Il importe de ne pas trop attendre, car le moment me paraît venu de frapper haut et fort.
« L’Acte » verra le jour dans une semaine ou deux. « Défense du personnalisme », un peu plus tarda. Mais je regrette beaucoup l’échec du « projet Stock » : ne pourrait-on pas solliciter un autre éditeur ?
Dommage, bien sûr, que tu sois empêché de venir le 18, à Nice. M’autorises-tu à te mettre d’office au comité d’initiative pour la conférence permanente Eur-EU, si le congrès approuve cette nouvelle entreprise ?
Je n’ai aucun contact avec B. V. et ne suis pas donc en rien responsable [p. 2] de sa sévérité ; mais en ce qui concerne la mienne (à l’égard de la thèse de Mantzouranis), je n’en démords point. Je sais que je suis très exigeant et que tu trouveras sans peine des universitaires qui n’auront pas les mêmes raisons que moi (ni les mêmes connaissances) pour se montrer [moins] sévères.
Moi, c’est depuis cinq mois que je travaille sans aucune aide « secrétariale ». Sacré CIFE !… C’est pourquoi je ne t’enverrai les adresses des Alt. Spi et Tutti Q. que dans quelques jours.
Autre pépin : en raison d’un autre colloque (sur le régionalisme, organisé à l’hôtel Bilier par Claude Nigoul, du 30 octobre au 2 décembre — sans que j’en fusse averti à temps), nous sommes obligés de commencer le nôtre, non le 28 mais le 27 (du 27 au 29, plusieurs de nos participants restant pour le colloque suivant).
Pour Sartre, je te rappelle l’article que j’ai publié après sa mort, non point pour que tu t’en inspires — tu n’en as pas besoin — mais parce qu’il comporte quelques faits significatifs et quelques citations savoureuses.