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1968-04-10, Alexandre Marc à Denis de Rougemont

Mon cher Denis,

Touché que tu te sois souvenu de mon existence en m’envoyant ton Journal. Je ne l’ai reçu qu’avant-hier et, par conséquent, je n’ai pu que le feuilleter.

Mais, j’ai été amusé et, pourquoi ne pas l’avouer, ému, en tombant sur les pages où tu décris notre première rencontre. Flatté également de savoir que tu m’avais trouvé courtois : « massif », oui ; souriant, à la rigueur — mais courtois ? C’est un compliment que j’apprécie d’autant plus qu’il est rare.

Je saisis cette occasion pour te demander comment tu vas et ce que tu deviens. C’est dommage que tu n’aies pu venir à Nice. Toutefois, si tu passes dans nos parages, n’oublie pas de nous faire signe.

Bien amicalement,
Alexandre Marc