2 Samuel 12,3
וְלָרָשׁ אֵין־כֹּל כִּי אִם־כִּבְשָׂה אַחַת קְטַנָּה אֲשֶׁר קָנָה וַיְחַיֶּהָ וַתִּגְדַּל עִמּוֹ וְעִם־בָּנָיו יַחְדָּו מִפִּתּוֹ תֹאכַל וּמִכֹּסוֹ תִשְׁתֶּה וּבְחֵיקוֹ תִשְׁכָּב וַתְּהִי־לוֹ כְּבַת׃
Les termes suivants ne figurent pas dans le vocabulaire de base:
-
חֵיק "sein, ventre"
-
יַחְדָּו "ensemble"
-
כּוֹס "coupe"
Essayez de traduire ce demi-verset avant de lire les notes qui suivent. Recherchez si nécessaire le vocabulaire et utilisez les règles de grammaire déjà étudiées.
Notes de traduction 2 S 12,3 (I)
אֵין־כֹּל
Expression signifiant "absence de tout", d'où "il n'y a rien".
כִּי אִם
Expression signifiant "sauf"
קָנָה
Analysez cette forme de la même façon que le verbe הָיָה du verset 2.
Racine קנה, Qal, qatal, 3e pers. m. sg.
Les ל״ה prennent un qāmæṣ avant le heʾ au qatal Qal 3e pers. m. sg. (forme forte = קָטַל).
Traduisez le verset 3 jusqu'à קָנָה.
Traduction
"Et pour le pauvre il n'y avait rien (absence de tout) sauf une petite agnelle qu'il avait achetée,"
Notes de traduction 2 S 12,3 (II)
וַיְחַיֶּהָ
Avant de lire les remarques ci-dessous, essayez grâce aux fiches de grammaires d'analyser cette forme verbale.
La racine est facile à repérer, il s'agit de חיה (ne pas confondre avec היה). Le wa indique qu'il s'agit d'un narratif. Attention, il devrait être suivi du redoublement de la préformante yôd, mais le redoublement est souvent virtuel dans les consonnes munies d'un šewaʾ audible. La préformante yôd indique que nous nous trouvons à la 3e pers. m sg. Le redoublement du yôd de la racine fait penser à un intensif, la vocalisation est celle du Piʿel.
La racine est חיה qui signifie "vivre" au Qal et "faire vivre" au Piʿel.
Le Piʿel 3e pers. m. sg. du wayyiqtol de la racine חיה s'écrit וַיְחַיֶּה.
Il faut encore observer que le heʾ final est vocalisé. Ceci nous indique que ce verbe est muni d'un suffixe 3e pers. f. sg. (avec les verbes ל״ה, le heʾ de la racine disparaît devant le suffixe 3e pers. f. sg.).
Il faut donc traduire cette forme par "il la faisait vivre".
וַתִּגְדַּל
Analysez cette forme.
Solution
Analysez la forme verbale וַתִּגְדַּל.
Racine גדל, Qal, narratif (→ wayyiqtol), 3e pers. f. sg. (ou 2e pers. m. sg.).
Le son "i" sous la préformante est typique du yiqtol Qal. Le pataḥ s'explique par le fait que ce verbe est un Qal de type kābed (verbe d'état) au lieu des habituels qātal.
בָּנָיו
Analysez cette forme.
Solution
Analysez la forme בָּנָיו
בֵּן, pluriel בָּנִים.
Ici, c'est un pluriel avec un suffixe 3e pers. m. sg. qui s'ajoute aux noms pluriels. Il faut traduire "ses fils".
Essayez de traduire le verset 3 jusqu'à יַחְדָּו.
Traduction
"Et pour le pauvre il n'y avait rien (absence de tout) sauf une petite agnelle qu'il avait achetée, il la faisait vivre, elle grandissait avec lui et ensemble avec ses fils."
🔎 Remarque à propos du temps des verbes dans cette traduction
Dans cette première partie de verset, le verbe au qatal קָנָה "il avait acheté" décrit une situation/action antérieure dans le passé par rapport au temps du récit qui sont au wayyiqtol dans la suite du verset. NB : וַיְחַיֶּהָ "il la faisait vivre", וַתִּגְדַּל "elle grandissait" sont des actions postérieures à l'achat de l'agnelle.
Notes de traduction de 2 S 12,3 (III)
מִפִּתּו
Analysez cette forme.
Solution
Analysez la forme מִפִּתּוֹ.
פַּת précédé de la préposition מִן et suivi du pronom suffixe 3e pers. m. sg.
Il faut traduire cette forme "de son morceau (de pain)".
תֹאכַל
Racine אכל, Qal, yiqtol 3e pers. f. sg. (ou 2e pers. m. sg.)
Comme nous l'avons vu au verset 1 avec אכל ,וַיֹּאמֶר est un verbe פ״א. La particularité principale de cette classe de verbes est la présence de la vocalisation "o". Le ʾālæph de la racine est alors quiescent.
On notera l'absence de dāgeš doux dans le tāw du début du mot. Cette absence s'explique par le fait que le mot précédent se termine par une voyelle. Pour plus de précision, revoir le chapitre de grammaire sur le dāgeš.
וּמִכֹּסוֹ
Analyse similaire à celle de מִפִּתּוֹ.
Pourquoi la conjonction se présente-t-elle sous la forme "û" au lieu de l'habituel "we" ? Si vous ne savez pas, relisez bien la grammaire (le bet fait partie des "boumaf").
Moyennant les quelques remarques ci-dessous, vos connaissances vous permettent d'analyser sans aide la fin du verset.
תִשְׁתֶּה