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1951-12-17, Alice de Rougemont à Denis de Rougemont

Mon cher Denis,

Merci de votre envoi qui m’a touchée aux larmes ! Il est arrivé en même temps que ta lettre. Les fruits confits sont exquis. Et puis La Revue de Paris était la bienvenuea. Je revivais tes récits de ce printemps. Je l’ai prêtée déjà à 4 personnes.

Bien contente que tu aies des encouragements dans un certain sens. — Pour Nicolas, s’il devait aller, à Crans, je lui donnerais la moitié du séjour. — Ma maison est restée chauffée tant soit peu à Areuse, au cas où vous y viendriez. — Je suis aussi bien soignée que possible ici [p. 2] toutes choses concourent à notre bien décidément. — J’espère qu’A.-M. se remet. — Elle était repartie en bonne forme.

Quant à toi, tu as une santé étonnante. — Éliane est revenue, ronde comme une caille, très ravie de la vie d’Angleterre et de la manière dont les gens s’en tirent sans faire d’histoires dans la vie du ménage. — Chacun y fait sa part.

J’espère que Marguerite tiendra le coup jusqu’à la fin de l’année !

Je comprends très bien que vous teniez à passer votre dimanche de Noël les 4 ensemble. Cela me rappelle bien des souvenirs. — Que fera la petite ensuite ? J’espère que nous la verrons ici. — Tante Beth me tient fidèle compagnie. — Du reste, je n’ai pas le temps de m’ennuyer, entre tous les soins qui sont administrés. Et la lecture… Oncle Pierre Beau est venu hier et a constaté l’utilité des bandes élastiques qui tiennent mon épaule.

Baisers à tous.
Maman