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1949-09-01, Alice de Rougemont à Denis de Rougemont

Mon cher Denis,

Madame [Pradel], la « déportée » que j’ai vue aujourd’hui, aimerait beaucoup pour sa librairie une photographie de toi. Le livre que je lui ai envoyé de la Baconnière, sur L’Europe en jeu a beaucoup intéressé. On demande d’autres détails sur toi, une conférence dans la région, etc. Quel dommage que tes livres aient tant de peine à parvenir dans les librairies françaises. Bref si tu peux m’expédier une photo je la lui enverrai là-bas. Elle va repartir demain. Impossible d’en trouver ici, sauf celle que je [p. 2] possède. — Ceci me rappelle à l’instant, la Suite neuchâteloise pour Oncle Louis.

Je pense sans cesse à vous et ai dû réexpédier à Chaumont ta lettre pour Anne-Marie, bien anxieuse de savoir ce que tu lui dis. — C’est affreux de ne pouvoir aider, ni aux uns, ni aux autres, et que chacun doive faire ses expériences.

Et les enfants ? et vos installations, et les [Illisible] ?

J’espère que tu as pu reprendre ton travail de bureau dans de bonnes conditions, malgré tes dures préoccupations. — Nous avons eu une belle cérémonie dimanche, à la Collégiale pour la ratification d’Éliane et grand dîner Petitpierre à Chaumont. Je garde malgré tout un bon souvenir de vos petits bouts de séjours.

Embrasse les enfants et crois-moi
ta mère aff.
A. de R.

[p. 3] Le Pâquier où j’ai été hier, te suit toujours par la pensée.